La sensibilisation chez nos préados et adolescents est d’autant plus d’actualité en ce moment où ils sont loin de leurs amis. L’appartenance sociale est, pour nos jeunes, un élément essentiel de leur construction identitaire. Privés en ce moment du contact humain, ils vont certainement se retourner encore plus vers les réseaux sociaux. Un des principaux défis pour les parents est de trouver l’équilibre entre la confiance et la supervision active de leur utilisation sur internet.
Comment trouver le juste milieu dans notre intervention parentale ?
Tout d’abord, la communication ouverte est un élément essentiel à avoir avec nos enfants. Essayer de comprendre ce qu’ils recherchent dans les réseaux sociaux est un premier pas pour ouvrir une discussion sur ce sujet. Lors d’une animation que j’ai faite dans les classes de 6ème année, j’ai amené l’élément de « cyberappréciation ». Ce terme désigne entre autres l’évaluation de leur utilisation sur les réseaux sociaux. Les jeunes connaissent bien le concept de faire preuve de bienveillance avec autrui, il est d’autant plus important de garder ce concept en tête lorsqu’on pense à nos comportements sur internet, c’est-à-dire d’agir avec empathie et d’avoir des réactions positives pour éviter l’escalade de l’intimidation sur le net.
Les réseaux sociaux les plus populaires chez nos jeunes
En faisant un sondage informel avec les préadolescents de 6ème année, les réseaux sociaux les plus populaires étaient Instagram et Snapchat. Instagram, si le compte n’est pas privé, toute personne peut avoir accès aux photos ou vidéos de vos enfants. Snapchat est un réseau particulièrement populaire chez nos jeunes puisque les conversations et/ou photos sont éphémères. Vos enfants peuvent choisir si ça disparait après quelques secondes ou non. Une certaine vigilance est donc recommandée pour ce moyen de communication puisqu’il est toujours possible pour une personne de faire une capture d’écran de la photo, qui se voulait, à la base, éphémère.
Viennent ensuite Facebook et Messenger, ainsi que Twitter qui sont moins populaires chez nos enfants. TikTok, une application de vidéo est également reconnue chez nos jeunes.
L’âge minimum d’utilisation des réseaux sociaux cités ci-dessus est de 13 ans. Vous pouvez donc discuter avec eux des réseaux sociaux qu’ils utilisent et leur mentionner qu’une photo mise sur le net, même si elle est supprimée, peut rester.
Sensibilisation aux photos intimes et lois
Des situations délicates peuvent arriver à nos jeunes, il peut être donc nécessaire que ceux-ci soient sensibilisés au niveau des lois dans le but d’être conscientisés des risques potentiels.
Certains programmes ont été mis en place dans les villes, tels que le programme Sexto qui est un protocole, dans ce cas-ci, réalisé par le service de police de Saint-Jérôme, en collaboration avec les écoles au niveau des images intimes chez les jeunes de 18 ans et moins. L’objectif n’est pas de faire peur, mais bien de conscientiser nos adolescents. Il est à noter qu’au Canada, un adolescent peut être tenu criminellement responsable dès 12 ans.
Une personne de 18 ans et moins qui se prend en photo peut être accusée de production de pornographie juvénile. Un adolescent qui partage une photo intime peut être accusé de distribution de pornographie juvénile. Un jeune qui possède ces photos pourrait être accusé de possession de pornographie juvénile. Finalement, quelqu’un qui demande une image intime et qui profère des menaces pourra être accusé d’extorsion.
Il est important qu’ils en parlent et dénoncent ces personnes pour ne pas que cela se reproduise avec d’autres personnes vulnérables.
Outiller nos jeunes
Qu’est-il possible de faire s’ils sont confrontés à de l’extorsion :
- Apprenez-leur certaines phrases-clés s’ils ne se sentent pas confortables à répondre « non, je ne veux » tel que « ma mère regarde dans mon cellulaire tous les jours », « je dois donner mon cellulaire à mon père », …
- Dites à vos enfants d’arrêter toute conversation avec ces personnes, de les bloquer des réseaux sociaux et de ne pas retourner sur le compte qui était utilisé
- D’expliquer qu’ils doivent en parler à un adulte de confiance
- Avec cet adulte de confiance, contacter la police
Qu’est-il possible de faire si une personne a une photo intime de mon enfant :
- Une phrase à écrire à la personne : « Je ne consens pas à ce que tu possèdes la photo/vidéo de moi (description). Je te demande de la supprimer et je ne te permets pas de la montrer. »
Choisir l’équilibre
En conclusion, nos jeunes ont besoin de savoir qu’ils peuvent aller vers les adultes pour demander de l’aide au besoin. S’ils pensent qu’ils vont se faire punir, le risque qu’ils gardent cela pour eux se voit augmenté. Mettre une limite de temps et un encadrement en transparence sous forme de discussion peut être une voie à prendre pour garder un lien avec nos préados et adolescents, qui ont parfois tendance à se replier sur eux-mêmes.
Certaines ressources disponibles et références :
- Tel-jeunes : ligne d’aide (téléphone, texto, chat sur internet, courriel,…) 1-800-263-2266 / 514-600-1002 (TEXTO)
- Cyberaide.ca
- Institut pacifique : https://institutpacifique.com/branche-sur-le-positif-2/
- Gouvernement du Québec : Programme Sexto https://www.securitepublique.gouv.qc.ca/police/prevention-criminalite/semaine-de-la-prevention-de-la-criminalite/sextos.html
- https://www.educaloi.qc.ca/jeunesse/capsules/responsabilite-criminelle-des-lage-de-12-ans